Le syndrome de l’imposteur, en voilà un fameux coco !

« Syndrome de l’imposteur », c’est un nom qui a été donné à un sentiment par deux psychologues dans les années 1970. Ce n’est donc pas nouveau. Et si elles ont donné un nom à ce sentiment, c’est parce qu’elles se sont rendu compte qu’énormément de leurs patients en souffraient. Il est donc très répandu.

Ce que je veux faire passer comme message dans cet article, par rapport à ce syndrome, c’est d’une part qu’au fond, si tu le ressens, c’est plutôt une bonne nouvelle – tu comprendras pourquoi en lisant plus bas – et d’autre part t’aider à savoir que faire si tu t’y trouves confronté.

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Que faire ?

Première chose : en prendre conscience

La première chose à faire, c’est en prendre conscience. À partir du moment où tu en prends conscience (que tu te sens illégitime, pas à la hauteur…), que tu sais qu’il est là, que c’est lui et que tu peux le regarder en face, il perd déjà beaucoup de son pouvoir.

Dans notre fonctionnement, nous avons notre cerveau qui gère une quantité incroyable d’informations à la seconde. Et parmi tout ce que notre cerveau traite en permanence, nous n’avons conscience que de 10 %.

Donc pour énormément de choses que nous gérons au quotidien, pour la plupart des choix que nous faisons, cela se passe sans que nous nous en rendions réellement compte, en pilote automatique.

Or si tu réalises, par exemple, que tu vises les pâquerettes alors que tu pourrais viser les étoiles. Mais que tu le fais parce que justement tu es sous l’emprise de ce syndrome de l’imposteur. Et qu’il te fait croire des choses du style :

  • tu n’as pas le droit de viser plus haut,
  • tu ne le mérites pas,
  • tu n’en es pas capable,

Ou encore que les étoiles sont réservées uniquement à certaines personnes qui sont :

  • plus grandes que toi,
  • ou plus petites,
  • ou qui ont plus de diplômes,
  • plus d’expérience,
  • ou qui ont une plus grosse voiture…

Deuxième chose : le regarder en face

Tout ça ce sont des mensonges, des prétextes. Et si tu en prends conscience, tu peux alors faire un choix, consciemment. Tu peux décider de te permettre de viser les étoiles – même si tu éprouves ce sentiment désagréable.

Ce qui compte, c’est qu’il ne t’empêche pas de viser haut. Qu’il ne t’empêche pas d’avancer et de poser les actions nécessaires à la réalisation de ton objectif.

Le regarder en face, donc. Parce qu’inconsciemment il peut se passer des choses à ton insu. Mais dans le monde conscient, c’est toi qui décides.

Le syndrome de l’imposteur, une bonne nouvelle

J’écrivais, au début de cet article, que ce syndrome de l’imposteur, aussi désagréable soit-il, était aussi une bonne nouvelle.

Pour t’expliquer cela, je vais te raconter le jour où j’ai moi-même rencontré ce fameux syndrome de l’imposteur.

  1. Syndrome de l’imposteur : 0

Une fois sortie des études (je suis agrégée de lettres modernes), j’ai fait les petites annonces pour trouver un emploi. Mon premier entretien d’embauche est pour un poste dans une boîte de production de dessins animés.

Lors de cet entretien, je suis larguée : je n’ai aucune idée de comment on fabrique un dessin animé. Donc dans chaque phrase que prononce la dame en face de moi – qui va devenir ma chef si je suis embauchée – il y a des tas de mots que je ne comprends pas.

Il n’empêche que je suis prise. Et je me retrouve, moi qui ai fait des études littéraires, à gérer des plannings, des budgets, des plans de financement…

Dans cette situation, je ne dis pas que je n’ai vécu aucun stress. Mais le stress que j’ai connu est comparable à celui que j’aurais aujourd’hui si je me retrouvais dans un pays de langue étrangère, où je ne comprendrais rien à ce qui se dit autour de moi et où chaque démarche  me demanderait beaucoup d’efforts et d’énergie.

Du stress, donc, oui, mais pas l’ombre d’un syndrome de l’imposteur.

2. Syndrome de l’imposteur : 10

Lui, je l’ai rencontré quand j’ai décidé de devenir kinésiologue. À ce moment-là, je me suis inscrite dans une école de kinésiologie. Et, dès cet instant, il est venu frapper à ma porte, d’une façon assez violente, en terme de « mais qui tu es, toi, pour croire que tu as le droit, que tu mérites de réaliser ton rêve ? »

J’ai donc fait ce dont je parle plus haut : je l’ai regardé en face. Je n’ai pas lutté contre lui.

Parce que lutter contre, c’est contreproductif. Si je le combats, à chaque fois que je veux lui « donner un coup », à cet imposteur, parce que je veux le détruire, je perds un peu de mon énergie. Et cette énergie que je perds, je la lui donne !

Par contre, le regarder en face et l’accepter, c’est lui donner le signal que c’est ok qu’il soit là. Que je vais faire avec. Que je le prends dans mes bagages, et que je vais avancer malgré tout, malgré lui.

Et je vais même me faire aider pour mieux écouter ce qu’il a à me dire. Pour comprendre pourquoi une part de moi pense que je ne mérite pas de réaliser mes rêves.

Merci, syndrome de l’imposteur !

Première raison

Ainsi, la première bonne raison de remercier le syndrome de l’imposteur, c’est qu’il nous force à grandir, à mieux nous connaître, à mieux savoir comment on fonctionne et à dépasser nos limites.

Deuxième raison

La deuxième raison pour laquelle le syndrome de l’imposteur est plutôt une bonne nouvelle, c’est que s’il surgit, ce n’est pas pour rien !

Quand j’ai été embauchée dans la boîte de production de dessins animés, je n’avais:

  • aucune connaissance,
  • aucune compétence,
  • aucune expérience.

Et pourtant, je ne me sentais pas en position d’imposture.

Alors que quand j’ai décidé de commencer à me former à la kinésiologie, à ce moment, logiquement je n’étais pas censée avoir la moindre :

  • connaissance,
  • ni compétence,
  • ni expérience.

Or c’est là qu’il est apparu dans ma vie.

Et s’il est venu précisément à cet instant-là, c’est parce que cet objectif était vraiment important pour moi.

Le syndrome de l’imposteur, notre protecteur

Le syndrome de l’imposteur, comme n’importe quelle autre croyance, comme n’importe quelle autre peur, ce n’est qu’une stratégie de notre cerveau pour nous protéger.

À partir du moment où je m’engageais dans ces études de kinésiologie, je m’engageais dans un projet de vie qui comptait beaucoup pour moi. Donc devait s’être allumée dans mon cerveau une alarme criant au danger.

Le danger pouvait être celui d’échouer, car échouer dans ce projet qui me tenait tellement à cœur aurait été très difficile à vivre. (Il pouvait aussi être de réussir, car la réussite a ses aspects effrayants.)

En essayant de m’empêcher d’aller au bout de mon rêve, mon syndrome de l’imposteur essayait donc de me préserver d’une déception plus grande encore : celle de l’échec.

Le message positif du syndrome de l’imposteur

Le bon côté de ce syndrome de l’imposteur, c’est donc que s’il se manifeste, c’est le signe qu’on s’engage dans une voie réellement importante à nos yeux.

Le fait de regarder ce sentiment en face d’une part, tout en sachant au fond qu’on est capable d’y arriver, parce qu’on va faire ce qui est nécessaire pour y arriver, parce qu’à partir du moment où on ne s’arrête pas, et qu’on passe à l’action, on ne peut que réussir (la seule chose qui puisse nous faire échouer, c’est d’abandonner), alors on trace sa route avec et même mieux : si on prend le temps de le sonder pour découvrir ce qu’il a à nous apprendre de nous-mêmes, alors il devient carrément un beau cadeau !