Yannick Alain est coach, conférencier, fondateur de la journée de l’audace, fondateur, avec David Lefrançois, de la Neurobusiness School, il a enregistré une chanson… mais où va-t-il s’arrêter ?

Et, dans tout ce qu’il fait, on retrouve la vitesse : tout ce qu’il a accompli, en si peu de temps, c’est énorme ; le succès ; le fait qu’au milieu de tout ça se retrouvent des valeurs, dont il parle beaucoup mais pas uniquement, des valeurs qu’il incarne réellement.

Pour voir l’entretien en vidéo :

Je ne sais pas si je les incarne à 100 %, tu vois, mes valeurs. Mais en tout cas c’est un drive pour moi. C’est-à-dire qu’il y a des fois où… Il y a des moments, en fait, où je peux être à côté de mes valeurs, ça m’arrive à moi aussi. Mais juste le fait de me dire, de savoir que cette valeur-là elle est importante pour moi, je me réajuste en fonction.

À une époque, je me mettais un peu une pression autour de ça. Et je pense, aujourd’hui, que ma valeur elle est un drive pour moi. C’est-à-dire que voilà : moi, ma valeur c’est ça, et quand je m’en éloigne, je me rabats. Ou on me le fait ressentir, de l’extérieur, ça peut m’arriver par moment que des gens me disent : « Ah ben là moi j’ai pas ressenti ça, ou j’ai pas ressenti ça… », et après il faut faire avec les filtres de perception de chacun et tout ça.

Mais c’est intéressant, en tout cas, de voir que pour moi, c’est une direction, la valeur. Une direction, là où j’ai envie d’aller, mon drive. Et qu’après, moi, en fonction de ça, je vais là-dedans. En tout cas dans ce contexte-là, dans ce cadre-là on va dire, de ma valeur.

Je ne sais pas si je suis très clair…

Oui, très, et on en reparlera certainement par la suite, mais je voulais revenir, parce que j’ai eu la chance, en plus, de t’entendre en conférence hier, sur une recette de la réussite que tu as donnée, ta recette de la réussite qui était très intéressante : elle commençait par trouver son projet…

Oui son projet, son talent, ce qui nous anime en fait.

L’excellentiser, le valoriser et le vendre.

Oui.

Et au fond, ce qui m’intéresse le plus là-dedans, c’est cette première étape. Parce que trouver son talent, tout part de là, et c’est pas toujours évident. Et je sais que pour toi aussi ça n’a pas été évident. Tu le racontes, au départ, pendant ton parcours scolaire, tu as du mal à te mettre dans une case. Tu n’es pas intellectuel, tu n’es pas sportif, tu n’es pas manuel et donc… quoi ? Et donc, il y a, à un moment, un professeur, ou un conseiller en orientation qui te dit : « Toi, tu seras commercial ! »

Voilà, c’est ça.

Alors à ce moment-là, ça fait « alléluia »…

Oui, c’est un peu ça.

Et en même temps, est-ce que c’est vraiment une clé qui t’a ouvert des portes, ou est-ce une clé qui t’a enfermé dans une boîte, ou qui t’a mis une étiquette ?

C’est une clé qui m’a mis une étiquette. Mais c’est une clé qui m’a au moins donné un but, on va dire. Parce que je ne savais pas du tout ce que je voulais faire.

Au fond de moi, je crois que j’ai toujours voulu être un artiste. Au fond de moi, ma mère étant chanteuse professionnelle, tout ça, je crois qu’au fond j’ai toujours voulu être sur la scène. Mais je ne m’estimais pas avoir de talent. En tout cas… De talent de chanteur, un peu, mais pas tant que ça. Et du coup je me suis dit : finalement, c’est pas ça qu’il faut que tu fasses.

Donc je faisais ça un peu, à côté. J’ai même un peu essayé de le pousser, tout ça. Mais au fond de moi j’estimais pas vraiment avoir cette fibre-là. Ou en tout cas telle que moi je l’avais dans ma tête.

C’est-à-dire que moi, en fait, je définissais mon standard de talent à celui de ma mère. Et à celui de personnes que j’admirais. Du coup, comme je me comparais beaucoup à eux, je me disais : fatalement, tu n’es pas aussi bon qu’eux. Je ne m’exprimais pas, en fait. Ou je n’arrivais pas à m’exprimer comme je le voulais.

Donc du coup j’avais pas vraiment de succès non plus là-dedans, donc j’étais un peu entre les deux. Voilà. Quand j’étais petit, je me posais moins ces questions-là, mais en tout cas au moment où mon ex-petite amie a eu son accident de voiture, j’étais dans cette réflexion-là et du coup je me suis dit : bon, maintenant, tu deviens vraiment commercial.

Parce que eux, ils m’ont donné ça, au moins ça me donne un cap, j’avais fait quelques petites études là-dedans – les études c’était vraiment pas mon truc, c’est plus les études qui m’ont poursuivi que moi qui ai suivi des études, alors vraiment… je voulais qu’elles me laissent tranquille, les études, mais bon, elles me poursuivaient pendant un petit moment. Et au bout d’un moment, je voulais me lancer dans la vie active et je me suis dit : je vais être commercial.

Sauf qu’au début j’étais pas du tout aligné avec mes valeurs, j’étais pas du tout aligné avec tout ça. C’est pas le métier de commercial qu’il fallait que je rejette, mais c’est ce que j’ai rejeté en fait un peu. Je me disais c’est pas possible, je ne peux pas faire ce métier-là. Si c’est ça, ce métier-là, je ne peux pas.

Justement, tu parles de valeur, et il me semble que c’est au tout début qu’il y a cette anecdote – qui est quand même, je trouve, énorme – où tu es embauché à une première place, tu décroches ton premier contrat et, à ce moment-là, vu que tu décroches ton premier contrat, je suppose qu’il peut y avoir une question de fierté personnelle, une question financière, de prime…

Oui, et puis j’en avais besoin en plus, à cette époque-là, d’argent…

Voilà, et une question de valorisation par rapport à ton patron, qui t’a engagé, qui est fier de toi, qui veut te fêter, etc. Mais toi, tu fais passer avant le fait que tu ne te sens pas tout à fait correct avec la vente que tu as conclue.

Non je ne me sens pas bien, en fait. Je ne me sens pas bien avec la vente que je viens de faire. Je viens de vendre à une dame… moi j’ai l’impression que je l’ai quand même manipulée, au début je sens un malaise, je rentre chez moi, je suis dans la voiture et je me dis… mon patron m’appelle, il me dit : « Ah, Yannick, je suis fier de vous », tout ça…

Donc d’un côté je suis content, parce que lui m’a valorisé, mais d’un autre côté je ne me sens pas aligné avec mes valeurs. Et je me dis que si je dois faire ça tous les jours, je ne peux pas. C’est pas mon… non, je ne peux pas.

Et cet inconfort-là, finalement, a été plus fort que…

Que la fierté, oui, parce que je me sentais pas aligné, je me sentais pas moi. Et puis je sentais que mon patron n’était pas spécialement quelqu’un de très éthique, et qu’il ne cherchait que l’argent, c’était vraiment que ce qui l’intéressait. Et moi, de mon côté, je me disais non, c’est pas possible.

Du coup, j’ai ramené le contrat à la dame, et voilà. Et après, évidemment, je me suis fait virer comme un malpropre, mais c’est assez, somme toute, logique, hein !

Mais tu n’aurais de toute façon pas continué là non plus.

Non, j’aurais pas continué là. Ce qu’il y a, ce qui a été problématique c’est que comme ça a été une de mes premières expériences commerciales, je me suis senti mal, en fait. Je me suis senti tellement mal ! Tellement pas bien !

Je me disais, en fait, comme je ne peux faire que ça, comme je suis pas manuel, pas intellectuel, je ne peux faire que ça, qu’est-ce que je vais faire d’autre ?

Et je ne voulais pas être manuel, tu sais, parce que couper du bois, ou autre, on m’avait proposé ça dans des missions d’intérim, c’était juste pas possible pour moi. Donc je me disais, mais qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? Parce que j’avais une très piètre opinion de moi-même, quoi.

Mais mes valeurs étaient quand même très importantes. Donc je m’étais dit : je préfère quand même couper du bois toute ma vie, ou alors poser des briques sur un mur pendant toute ma vie, chose qui n’est pas du tout pour moi, parce que je ne suis pas du tout manuel – mes grands-parents étaient manuels, maçon, moi non. Du coup, je savais que c’était cérébral, ce que je devais faire, moi comme métier.

Et donc voilà, je me disais c’est hors de question que je fasse ce métier-là dans ces conditions-là. Et ma petite amie de l’époque me dit : « Écoute, peut-être que tu mérites d’aller à des place un peu plus « high level ». Mais comme je n’ai pas le niveau d’étude, je me dis que je ne peux pas, en fait.

Et elle, elle me dit : « Donne-toi la permission. »

Et là, du coup, je postule, tout ça, machin, et il se trouve que quand même, j’ai des retours, et que c’est ça qui a lancé ma carrière par la suite : d’aller viser plus haut, de mettre la barre plus haut que ce que je pensais.

C’est-à-dire que, on m’a dit : voilà, la barre, elle est ici pour toi.

En fonction d’un papier, d’un diplôme, que tu as ou que tu n’as pas.

En fonction d’un diplôme, en fonction de tout ça, en fait. Et c’est dingue comme on a la capacité incroyable à attacher sa valeur personnelle sur un niveau d’études, sur l’argent qu’on peut avoir, ou sur les positions qu’on va avoir, sur les classes sociales ou autres…

Et en fait, moi, je me conformais à ça. Je me disais : moi, la target, elle est là. J’ai un Bac professionnel vente-représentation, ok, ce qui, à l’époque, est plutôt très mauvais comme niveau d’étude, c’est un niveau d’études hypra basique. J’ai un Bac professionnel là, bon ben du coup je ne peux pas aller plus haut que ça puisque les annonces qui sont ici, je ne m’autorise pas à ça. Et en fait, là, ma petite amie elle me dit : « Hey, donne-toi la permission d’aller en-haut, qu’est-ce que tu as à perdre ? Poste, au moins. » Moi je postulais même pas ! Je me disais, mais non, on va me jeter. Elle me dit : « Mais tu as peur de quoi ? » Ben c’est vrai. Qu’est-ce qu’on va me faire, on va me dire non ? Ben voilà, on va me dire non, c’est tout.

Et là, du coup, boum, je me suis mis à postuler à d’autres postes, je suis tombé sur une entreprise qui était plutôt très éthique, plutôt avec de vraies valeurs, en tout cas. Qui était très axée résultats aussi, on va pas se leurrer, il y a une notion de résultat aussi à avoir dans le monde du commerce, c’est logique, mais qui, par contre, avait une notion d’éthique très très forte.

Des valeurs, une notion d’éthique forte – la société Odos Bureau d’ailleurs, qui existe toujours aujourd’hui, et d’ailleurs j’embrasse Stéphane, qui est le patron, et sa maman, qui a fondé cette entreprise. Et voilà, sur Toulouse, en tout cas, quand je suis tombé sur cette boîte-là, j’ai trouvé ça juste génial. Je me suis dit : waw, fabuleux, quoi !

Et une fois que je me suis aligné avec mes valeurs, deux ans après j’étais directeur commercial.

En ayant eu, quand même, entre temps, l’accident de ma petite amie, qui est devenue tétraplégique… comme quoi, quand on est quand même aligné avec ses valeurs et qu’il nous arrive des gros malheurs dans notre vie, on peut quand même y arriver, tu vois ? On peut quand même y arriver et aller dans ce sens-là.

En tout cas, moi, c’est ce qui me semble essentiel, évident, d’aller vers ce pour quoi on est fait. Et c’est pas forcément évident, en fait. Je comprends aussi que, tu vois, parce que tu parlais de cette notion de « trouver son talent » et tout ça, qui est importante, c’est pas facile de trouver son talent, parce que son talent il est tellement là, tellement présent en nous, tellement évident qu’on ne le voit pas en fait.

Si tu regardes dans cette pièce, là, où on est, en fait, tu es la seule personne que tu ne peux pas voir. C’est dingue. Moi c’est pareil. Donc par moment, ça demande aussi du feed-back de l’autre. Et aux autres de te dire : tu sais que tu es doué là-dedans ? Sur quoi on te reconnait en fait.

C’est ça que j’ai eu beaucoup de mal… en fait je l’ai su très jeune, c’était très évident, et après, petit à petit, ça s’est éloigné de moi.

C’est parce qu’on ta dit que tu avais cette tchatche, cette facilité à entrer en communication et à aborder les autres, et du coup on a mis l’étiquette du commercial là-dessus.

Oui voilà, on a mis ça, en fait. Ce qui n’était pas bête du coup, puisque c’était un talent qu’elle m’avait vu – elle a fait tout ce qu’elle pouvait Madame Dutar, ma professeur de technologie – elle a fait tout ce qu’elle pouvait : elle a vu ça en moi et elle a dit : « Tiens, je pense que tu pourrais être commercial. »

Mais elle avait son image du commercial, tu vois, du camelot, du mec qui vend des trucs à la sauvette, et qui est un embrouilleur, quelque part. Pas l’image du commercial éthique, telle qu’on me l’a appris plus tard, du coup elle avait son image à elle.

Oui, la caricature qui n’est pas forcément une bonne image.

Oui, la caricature du commercial, mais peu importe. D’ailleurs, je pense qu’elle m’aimait bien, en plus, cette dame. C’est quelqu’un qui… j’étais nul à l’école, je crois qu’elle l’avait compris, mais elle m’aimait bien en fait. Au fond, elle avait ce côté… elle avait une certaine affection pour moi, du coup elle a gentiment proposé ça, en collant cette étiquette-là, et bon, les commerciaux, on n’en a pas forcément une bonne image, hein ! C’est pas évident.

Et quand on veut devenir ce qu’on méprise, c’est très difficile, en fait. Parce qu’on se dit : ben non, je vais me transformer en commercial… Et malheureusement, aujourd’hui, dans tout métier que vous voulez faire… il y a eu un temps où, dans tous les métiers qu’on pouvait faire, il suffisait d’être bon pour faire une différence et, quelque part, gagner sa vie, en fait.

C’était après la guerre, il y a eu toute une reconstruction, et si tu étais bon dans ton métier, parfois même si tu n’étais pas très bon, ça marchait.

Aujourd’hui, il faut être très bon dans son métier. Je dirais même qu’il faut être exceptionnel. En fait, la norme, c’est d’être hors-norme, dans ta manière de livrer ton métier. Mais au-delà de ça, ça ne suffit plus, aujourd’hui, d’être très bon dans sa capacité de livrer. C’est une obligation.

C’est-à-dire qu’être le meilleur, ou être la meilleure personne, chercher à être le meilleur et à s’améliorer, c’est pas une option, c’est une obligation, aujourd’hui. Être exceptionnel dans ce qu’on livre. Et être toujours dans cette recherche d’exceptionnalité.

Mais là où c’est un petit peu nouveau (nouveau ou pas), c’est qu’il faut que tu sois aussi bon dans ta capacité à livrer ton produit, que dans ta capacité à savoir le vendre. Et ça, c’est très important.

Donc la capacité à pouvoir se mettre sur Internet et à vendre son produit ; apprendre à avoir de la visibilité, à faire de la communication ; à se vendre en face à face, à se présenter… tout ça doit être intégré, en fait.

Vous devez intégrer tout ça. Et ce n’est pas une option, c’est une obligation, d’apprendre à vendre. Mais sauf que la vente, ça renvoie à des peurs, ça renvoie à des tas de croyances, ça renvoie à tout ça…

J’ai beaucoup aimé la conférence de Christian Junod qui parlait du rapport à l’argent, de cette notion de déloyauté vis-à-vis des figures parentales, des figures d’autorité qui nous ont enseigné les choses, sur lesquelles on a accroché des valeurs : ils nous ont collé ces valeurs, et nous on les a épousées, ces valeurs.

Et sur ces valeurs-là, en fait, il peut y avoir une valeur autour de l’argent, une valeur autour du commercial, autour du profit, des valeurs autour de la manipulation ou autres… Encore une fois, l’idée c’est de faire le point et de se dire : bon, qu’est-ce qui me va et qu’est-ce qui ne me convient plus aujourd’hui, en terme de valeurs ? Qu’est-ce que j’ai acheté comme valeur, et que je peux peut-être re-challenger aujourd’hui ? Me dire tiens, peut-être que le rapport au commercial, ou autre, peut-être que je devrais retravailler ce… peut-être que le commercial, ce n’est pas forcément qu’un rocket. Peut-être que ce n’est pas forcément qu’un méchant. Ce n’est pas forcément quelqu’un qui ne pense qu’à l’argent.

C’est peut-être aussi quelqu’un d’éthique, qui a des valeurs, qui a envie d’aider une autre personne à prendre une décision intelligente. Ou quelqu’un qui a envie, beaucoup plus, de contribuer. Quelqu’un qui a beaucoup plus envie d’inspirer ses clients, plutôt que de leur vendre quelque chose à tout prix. Peut-être que c’est quelqu’un qui a envie de durer dans son métier, aussi, et pas être dans la politique de la terre brûlée. Ça existe, hein, des commerciaux… il y en a beaucoup, des commerciaux qui sont des mercenaires du business. Ok, c’est bon.

Oui, et on dit bien que nos croyances façonnent notre monde. Et dans ta carrière de commercial, de ta première entreprise à la suite… j’ai connu ça aussi : une première formation pour faire du business sur Internet où c’est marketing, copywriting, machin, on y va. Et puis je ne m’y retrouve pas, je me dis : mais qu’est-ce que je fais ? Il y a quelque chose qui m’intéresse dans l’idée de pouvoir diffuser un message de façon plus large grâce à Internet, mais tout ce côté vente, moi, non merci. Et je suis en plein questionnement quand arrive, dans ma boîte mail, une vidéo, avec Monsieur Yannick Alain, avec Monsieur David Lefrançois, et il y a le mot « amour » qui déborde de partout : aimer ce qu’on fait, aimer son produit, aimer ses clients. Et je me dis : c’est ça que je veux !

Oui, bien sûr, ça me paraît tellement évident, aujourd’hui. Mais au début ça n’a pas été simple, même pour moi. Et je crois que j’ai encore des fois des restes de croyances à la con, en fait, tu vois, dont il faut que je me débarrasse, tu vois, mais c’est un chemin.

Et je crois que ce n’est pas d’avoir réglé ce problème-là qui vous mettra sur le chemin, c’est de vous mettre sur le chemin qui vous permettra de régler ça. Tu vois la différence ? C’est-à-dire que : mets-toi en action, commence à faire quelque chose, et si tu as une lettre de vente à faire, si tu as une vidéo de vente à faire, si tu as tout ça et que tu es en train de l’écrire, utilise la technique qu’on te donne.

La technique est un outil. C’est ton intention, derrière, qui fait la différence. Donc la technique va te dire, ben tiens, pour le copywriting, au début on va faire une accroche. Et puis après on va faire un truc. Et l’accroche, elle doit avoir pour objectif de faire ça. De faire, en fait, des choses.

Est-ce que c’est de la manipulation ? Effectivement, puisque tu incites quelqu’un à faire une action que toi tu veux qu’il fasse. Donc ok, maintenant, est-ce que cette action, toi dans ton intention, elle est dans son intérêt à lui ?

Elle est dans ton intérêt à toi aussi, évidemment, puisqu’à un moment donné, son intérêt va rencontrer ton intérêt. C’est ça, ce qu’on appelle avoir le sens des affaires : c’est savoir voir l’intérêt de l’autre et son intérêt à soi, et essayer de marier les deux intelligemment.

Donc du coup se dire, ben tiens, c’est intelligent ça, peut-être que j’ai un moyen de faire ça. Et du coup tu fais ta lettre de vente, tu écris tout ça, tu utilises la technique qu’on te donne, mais après il ne faut pas rester que dans la technique. C’est-à-dire : et mon cœur, qu’est-ce qu’il me dit, maintenant ? Quand je relis ma lettre, est-ce que je me sens aligné ? Il y a des points où ça accroche, ou autre… ok, je vais remodifier certaines choses pour que ce soit aligné avec moi.

C’est comme si, demain, tu construis un mur, tu vois. Donc tu mets grossièrement, avec du ciment, tu colles des moellons dessus, boum, puis avec mon grand-père, à la maison, ça nous est déjà arrivé de construire des murs ; tu remplis, tu construis ton mur.

Quand ton mur il est construit, tu mets ton cordeau, il est à peu près droit, tout ça. Tu regardes, il n’est pas beau, ton mur. Tu vois, tu te dis bon ok, il est là, il est gris, il est comme ça.

Qu’est-ce que tu vas y mettre, derrière ? Tu vas y mettre un crépi, tu vas le lisser, tu vas le policer, tu vas le poncer, tu vas mettre un beau crépi à l’extérieur, puis à l’intérieur tu vas mettre du placo-plâtre, tu vois, dans laquelle tu vas isoler ton mur, pour que ta maison elle soit cosy. Après, tu vas peindre ton mur, dans la couleur qui te plaît, et tout ça. Et puis après, quand tu vas être chez toi, mur par mur, tu vas te dire « je me sens bien chez moi ».

Eh bien c’est exactement ça, ta lettre de vente : ta structure, c’est ton mur de briques, de pierres, tout ça. Tu construis ton truc, tu dis ok. Ta maison, au début, quand elle est hors d’eau hors d’air, elle n’est pas très jolie, hein ! Elle est bien isolée, tout ça, mais c’est pas sexy.

Par contre, si tu commences à mettre du… c’est cool, et ça te ressemble après.

Tu la personnalises, en fait.

Tu la personnalises, c’est ça. Et c’est ça, en fait, qui fait que tu vas bien te sentir dans ta maison. Et ta lettre de vente c’est pareil. Ta vidéo de vente, c’est pareil. Mets de toi dedans. C’est super important tu vas te sentir bien après dedans.

Ta manière de vendre aussi, c’est pareil.

Oui mais, « mets de toi » ça me fait reprendre le fil de comment tu trouves ton talent, parce que tu es commercial, et puis qu’est-ce qui fait que…

Ah, que je trouve mon talent. Alors en fait, moi, je pense qu’il y a des phases pour apprendre. Où en fait il faut expérimenter les choses, même celles qui ne te plaisent pas trop, en fait. Parce que tu apprends, quand même, malgré tout.

Et quand ça ne te plaît pas trop, plus tu es inconfortable, et plus quand même tu apprends, malgré tout. Moi, en fait, mon challenge, c’est que j’ai fait ça toute ma vie. Je fais encore ça toujours. Je suis toujours inconfortable. Toujours, toujours, toujours inconfortable. Je me mets toujours dans des situations inconfortables.

Néanmoins, une vie comme ça, c’est pas cool quand même. À un moment donné, il faut aller aussi, quand même, vers ce qui nous plaît, vers ce qui nous anime ou autre.

Et moi, ce qui m’a toujours plus, c’était le spectacle. C’était le show. C’était les geekeries, l’électronique, tous ces trucs-là. J’ai toujours les derniers I Phone, les derniers machins. J’achète toujours plein de trucs : des téléphones, des gadgets, j’adore ça. En fait, tout ce qui est geekerie, j’aime bien bidouiller ça. Ça me plaît bien en fait. Donc Internet, tout ça, ça me plaisait. Il y a plein de choses qui me plaisaient.

Après, j’aimais beaucoup le développement personnel, m’intéresser à l’autre. L’humain, en fait, me passionne depuis toujours. J’ai toujours été un fan d’histoires de vie. Ça m’a toujours plus de voir comment les gens s’en étaient sortis, les gens inspirants. L’inspiration ça m’a toujours vraiment allumé.

J’adorais regarder les émissions de télé avec ça, où les gens racontaient leur histoire, je me disais : waw ça n’a pas été facile pour lui, tout ça, parce que ça m’inspirait, ça me donnait envie de passer à l’action.

Donc du coup, j’avais quand même ce feu en moi, et mon ego qui me disait : je rêverais, j’adorerais être comme ça. J’adorerais inspirer les gens, j’adorerais plaire aux gens, ou autre.

Et à côté de ça, en fait, je m’autorisais pas ça. Je me disais : non, non, le business. Parce que l’image du business que j’avais, c’était l’image du business qu’on te donne partout, c’est-à-dire non, le business, c’est sérieux, il faut se mettre devant son ordinateur, travailler, et puis le travail c’est dur, si c’est pas pénible pour toi c’est pas normal, donc du coup il doit y avoir du labeur, il doit y avoir de la difficulté quelque part dans le travail.

Et en fait, quand j’ai commencé à faire du développement personnel, à me sortir de tout ça, j’ai commencé beaucoup plus à me centrer sur ce que j’avais envie de faire moi. Mais c’est pas fini, hein ! Encore aujourd’hui je galère encore, tu vois. Mais ça ne m’a pas empêché de monter un business à plusieurs centaines de milliers d’euros, presque 1 million, tu vois, à avancer, mais je suis sur le chemin.

Et à te retrouver sur scène, et bon, à donner des conférences, mais où tu fais le show quand même, tu nous fais rire, tu nous fait pleurer, tu nous fais lever, tu nous fait danser…

Oui c’est ça ! Moi, l’humour, c’est mon truc ! Vous ne le voyez pas trop, là parce que je suis un peu fatigué, j’ai fait une conférence qui m’a beaucoup épuisé hier, émotionnellement, donc du coup je… parce que je suis un rigolo, j’aime bien l’humour et tout ça !

Mais à la fois, l’humour, c’est un outil qui me permet de faire passer des messages, et à la fois, aussi, c’est un moyen de me cacher, tu vois, c’est aussi ça.

Je crois que tout est une notion d’équilibre. Toute qualité est un défaut.

En tout cas, hier, tu t’es bien montré, tu as été d’une générosité…

Ben hier, voilà, la générosité ça fait partie de mes valeurs, l’authenticité fait partie de mes valeurs, l’humour fait partie de mes valeurs aussi, l’ambition fait partie de mes valeurs, et tout ça. Et par moment, tout ça s’entrechoque.

Enfin non, ça y est, j’ai atteint l’illumination, je suis un Jedi absolu, j’ai plus besoin de travailler sur moi.

Mais au fond, du coup, si je te posais la question…

Pour trouver mon talent ?

Où tu en es par rapport à ça ? Est-ce que tu as l’impression d’être au bon endroit ?

Je crois que ma mission de vie, mon talent ou autre, je le découvre petit à petit, en fait. Tu vois, je fais plein de choses pour ça. Récemment, j’ai fait une méthode que je trouve géniale, qui s’appelle l’Ikigai, que je trouve vraiment très intéressante pour trouver sa raison d’être. Rien que ça, ça m’a beaucoup aidé.

Et te questionner sur toi : moi j’ai une stratégie que j’ai appelée la stratégie MCU, que tu connais. Aujourd’hui, c’est me poser sur qu’est-ce que j’aime faire ? qu’est-ce que je sais faire ? qu’est-ce qui me rend unique ? Je trouve ça fabuleux, tu vois, de se poser ces questions-là.

Et petit à petit, en fait, quand tu t’en vas, que tu te sors de tout ce qui est conventions sociales, qu’est-ce que réellement tu aimes faire ? qu’est-ce qui t’anime vraiment ? pourquoi on te reconnaît ? Voilà. Qu’est-ce que tu sais faire ou qu’est-ce que tu aimerais savoir faire ?

Tout ça, ça te fait te poser des questions sur toi et te dire : mais attends, au fond, pourquoi on me reconnaît, tiens, pourquoi les gens viennent me voir ?

Ben moi, s’ils viennent me voir, souvent c’est : ah tu me fais rire, Yannick ; ah tu me mets à l’aise ; ah, j’adore venir te voir, parce que quand je viens te voir, en fait, à chaque fois tu arrives à me connecter avec des gens, on se sent tellement à l’aise avec toi, je me sens tellement bien, à chaque fois tu as toujours le bon plan, tu connais toujours la bonne personne qui va m’aider pour tel truc tel truc ; wah je viens te voir parce que des fois, et ça arrive, en fait, je suis assez admiratif de voir comme tu livres sur scène, avec ton humour, tout ça, machin, j’ai envie de devenir comme toi, j’ai envie, tout ça.

Et en fait, moi, je rejetais ça. Je me disais : oui, c’est bien, ça fait partie du pack. Aujourd’hui je me dis c’est très bien mais…

Tu ne le valorisais pas, c’est ça que tu veux dire ?

Non, je ne le valorisais pas, en fait. C’est toujours pareil, c’est la notion de : trouve ton talent, excellentise-le, valorise-le et vends-le.

Moi, je suis dans le « trouver ton talent », déjà, bon, voilà. Ok, je sais vendre, je suis un bon vendeur. Ok, j’ai commencé à voir qu’au niveau intelligence relationnelle j’étais pas mauvais. Et je savais enseigner ça. Donc ok là-dessus. Mais mon talent, il est sur plein d’autres choses : il est sur l’humour, il est sur plein de choses, en fait. C’est ma notion de connexion… il est sur plein de choses !

Et donc, de plus en plus, je veux aller vers mes talents. Et offrir mes talents autour d’un business model intelligent, qui me permet de prendre du volume et d’exploser mon business. Voilà. Mais je suis encore…

C’est tout le temps ajustable, de toute façon.

J’ajuste toujours, toujours, voilà.

Et là, je crois qu’il y a un vrai ajustement à faire sur la fatigue, et le fait d’apprendre à sa respecter.

De t’écouter et de poser tes limites.

Oui. Et merci encore pour cet interview, et pardon pour mon état actuel, d’habitude je suis plus funkie, pardon.

Mais non, merci beaucoup à toi ! Et pour pouvoir te libérer, puisqu’on avait un timing devant nous, est-ce que comme dernière question, comme conclusion de cet interview, tu pourrais donner ton conseil à 3000 $ pour ceux qui, justement peut-être sont dans un boulot où ils s’ennuient, et qu’ils aimeraient bien se reconvertir mais qu’ils n’osent pas, ou qu’ils ne savent pas quoi faire… ton conseil à 3000 $ ?

Quelqu’un qui est dans un boulot… moi ça m’est arrivé pendant longtemps, en fait, et… se poser les bonnes questions en fait. C’est : qu’est-ce qui se passera dans dix ans si on est dans le même boulot, quoi.

Si tu restes dans le même boulot, avec le même état d’esprit comme ça, est-ce que tu aimeras ta vie ? Et puis le jour où tu vas être… si demain tu es devant ta tombe, qu’est-ce que tu aimerais qu’on dise de toi ?

Est-ce que tu aimerais qu’on dise de toi : « Il s’est fait chier dans son boulot pendant toute sa vie. », ou est-ce t’aimerais qu’on dise de toi : « Tu sais quoi, au moins, il a vécu à 150 % sa vie, il a fait ce qu’il avait envie. » ou « Elle a fait ce qu’elle envie, elle s’est éclatée, elle s’est peut-être plantée mais en tout cas c’est un exemple, parce que c’est quelqu’un joie de vivre, qui avait une vraie joie de vivre. »

La vie, elle est faite pour vivre, et pour s’éclater, pour s’amuser, pour être heureux en fait, tout simplement. Elle n’est pas faite pour vivre dans un système qui ne nous convient pas.

Donc je dirais ça : quel serait le risque, si dans cinq ans, dans dix ans vous restez dans le même schéma ?

Après, il ne faut pas être une tête brûlée, faire les choses intelligemment. Il faut avoir un plan.

Oui, il y a moyen de prendre des risques sans se mettre en danger, de toute façon.

Oui, c’est ça, exactement. La notion de risque et danger, tu es dans la NBS donc tu sais que c’est un des sujets qui me tient à cœur. C’est que le risque, je suis capable de le prendre. Je suis capable d’accuser la perte, si jamais ça ne marche pas. Voilà, c’est plan A, B, C : qu’est-ce qui se passe si ça se passe super bien, ce que je fais ? Qu’est-ce qui se passe si ça se passe moyen ? Qu’est-ce qui se passe si c’est une catastrophe totale ?

Du coup, si c’est une catastrophe totale, est-ce que je suis capable d’encaisser le truc ? Est-ce que c’est un risque ? Ou est-ce que je mets vraiment en danger ma société ? est-ce que je mets vraiment en danger ma vie, ou autre ?

Si c’est un danger, il ne faut pas y aller. Mais si c’est un risque. Et que vous êtes prêt à l’accuser. Que vous l’avez validé avant – je sais qu’on est dans un monde du développement personnel, qu’on a envie du positif, mais au moins il faut aller là-dessus, avoir la lucidité d’aller là-dessus et de se dire « c’est pas grave, j’y vais quand même ». Alors tu y vas, et on est bon.