Jessica Pirbay est sexologue, sexothérapeute, spécialiste du Tantra.

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J’accompagne des femmes, des hommes et des couples à s’épanouir dans leur relation amoureuse, dans leur sexualité… De plus en plus dans leur confiance en soi, parce que ça va ensemble, souvent.

Donc voilà, je suis thérapeute et coach.

C’est ça. Et tu dis, tu aides tes clients à s’épanouir, et c’est aussi un métier dans lequel tu t’épanouis toi-même.

Exactement, oui.

Et ce qui m’intéresse, c’est d’explorer avec toi tout ce mouvement qui t’amène ici, aujourd’hui, à faire quelque chose qui a du sens pour toi. Parce que ce n’est pas ton premier métier. Tu as commencé par travailler dans des grosses entreprises.

Exactement, voilà. J’étais dans des grosses boîtes internationales, à l’étranger, puis à Paris. Et effectivement, j’ai puisé dans ma source profonde quand j’ai fait ma reconversion. C’est-à-dire que c’est un métier que je voulais faire déjà depuis l’âge de 16 ans.

Sauf que j’ai suivi un chemin… J’ai suivi les autres, en fait, un peu sans me poser la question. École de commerce, je me suis dit « comme ça j’ai un métier, je suis cadre, je suis bien payée, grosse boîte, sécurité, etc. »

Mais en fait je ne vibrais pas, ou je ne vibrais plus, en tout cas.

Donc à 16 ans, déjà, tu avais ce rêve, ou ce projet ?

Exactement oui.

Et tu l’as mis dans une petite boîte.

Je l’ai mis dans une petite boîte, parce que justement, ce qui me portait, à ce moment-là… Enfin pas ce qui me portait à ce moment-là mais ce que je voulais, à ce moment-là, c’est déjà, aussi rassurer mes parents.

Parce que quand on choisit des études, etc., c’est de rassurer ses parents. D’être dans le côté sécurité… j’ai un job qui est bien payé, on ne va pas me virer comme ça…

En fait, ce qui m’importait, c’était le côté cadre dynamique, un peu BCBG… voilà.

Ce que tu peux tout à fait trouver aujourd’hui, dans ce que tu fais.

Ben oui complètement en fait !

Même si tu ne l’imaginais pas encore à ce moment-là, ou tu avais besoin de passer par là…

Exactement.

Alors le point de rupture, c’est quoi ? Qui fait que tu fais cette reconversion ?

En fait, ce qui s’est passé, c’est qu’à un moment donné – je vais m’en souvenir toute ma vie parce que… – ça faisait déjà un petit moment, quand je bossais, que j’avais des moments où je me disais « mais… mais qu’est-ce que je fous là, en fait ? »

Tu vois, j’étais devant mon ordinateur, et puis mon tableau Excel, et puis mon Power Point… Et là, je me dis « ça n’a aucun sens ! », en fait.

Et je me souviens – et comme je t’ai dit je pense que je me souviendrai toute ma vie – je suis sortie, à un moment donné, il était 19 heures, du bureau, et j’ai éclaté en sanglots.

J’ai pleuré, et là, dans mon corps, j’ai vraiment ressenti une douleur, vraiment, au ventre. J’étais vraiment très malheureuse, en fait.

Et là, je me suis dit « il faut que ça change, c’est plus possible, en fait. Je ne suis pas à ma place ». Et c’était vraiment une histoire de place.

Je crois que ce que j’ai ressenti, c’est « je ne suis pas dans ma puissance », en fait, je ne sers pas à ma juste valeur.

Tu sais faire ce que tu fais, tu le fais bien, parce que tu es compétente, parce que, sans doute, tu es aussi exigeante avec toi-même, etc. Mais en fait, tu pourrais beaucoup plus.

Exactement. Là, je ne voyais pas ma contribution au monde. C’est vraiment une histoire de sens.

De sens, d’être fier de ce que tu fais, d’être épanoui… Quand tu bosses effectivement le soir, que tu ramènes tes dossiers à la maison, ben… Il est où, le sens, en fait ?

Je pense que quand tu le fais parce que tu as un boulot passionnant, et que tu sais que tu es en train de contribuer, à ta manière, au monde… Tu ne comptes pas les heures ! Te ne comptes pas l’énergie, tu as l’énergie pour, en fait.

Tu es inépuisable !

Et à ce moment-là, du coup, tu recontactes ton rêve de 16 ans, tout de suite comme ça ? C’est aussi facile que ça de trouver ce que tu veux faire ?

Non, pas du tout. Non, non, j’ai été accompagnée. J’ai été accompagnée, parce que je pense que ça demande beaucoup de courage, de changer. Mais aussi de clarté, de clarté d’esprit.

Et, pour moi, c’est comme si… Tu sais que tu n’es pas sur le bon chemin, mais tu ne sais pas quel chemin prendre. Et surtout tu ne sais pas, même si tu sais quel chemin prendre, tu ne sais pas combien de temps. Tu ne sais pas si ça va être un chemin boueux, sombre ou éclairé. Et tu ne sais pas combien de temps va prendre ce chemin-là.

Est-ce que c’est un chemin qui va prendre quatre heures, un chemin qui va prendre une heure, le chemin d’une vie ?

Bref, tu es quand même dans une phase d’ombre, quand tu fais ce choix. À partir du moment où tu fais le choix de « c’est plus possible, j’en ai marre », tu as tout ce qui se passe derrière, avec tes doutes, etc.

Et à un moment donné, soit tu te fais accompagner et tu te dis « ok, là je sais très bien que… » Je pense, à mon sens, que c’est presque impossible d’y arriver tout seul. C’est ma propre opinion.

Peut-être qu’on peut y arriver seul. En tout cas, moi, ça n’a pas été mon cas. Et je sais à quel point ça m’a aidée d’être accompagnée sur mon chemin.

Et donc c’est un accompagnant, ou un coach, ou quoi, qui t’a aidée à te reconnecter à ce qui vibre en toi et au projet que tu portes vraiment, dans ton cœur et dans tes tripes, en fait.

Exactement, oui. C’est-à-dire que tu sens un peu… En fait, ce qui s’est passé, c’est que je ne me suis pas fait accompagner tout de suite. J’ai senti des bribes, et je me suis connectée vraiment à mon corps, à mon intuition, etc.

Donc j’ai commencé, toute seule. Mais j’étais toujours emprunte de doutes : est-ce que c’est la bonne décision… Et puis il y a le problème de légitimité, il y a le problème d’autorité… Il y a plein de choses comme ça qui se posent quand tu changes de métier. Et tu as besoin d’être rassuré, en fait.

Tu as besoin d’être rassuré, tu as besoin de te sentir légitime dans ce que tu fais, tu as besoin d’être bien entouré. Tu as besoin d’être motivé, tu as besoin d’énergie… Clairement, quand tu es accompagné, oui, on te prend par la main. On te donne l’énergie dont tu as besoin.

Et on éclaire un peu ta route.

Exactement. On éclaire ta route, et tu n’es pas tout seul. Et je pense que dans ce process-là… Si tu es dans une période de doute et que tu es tout seul, c’est facile de dire « ben non, c’est bête » et de reprendre ta zone de confort. Qui n’est clairement pas confortable du tout. Mais d’aller rechoisir cette zone-là parce que tu n’y arrives pas, en fait.

Pour le côté sécurisant, même si on se rend compte que ce n’est pas tenable à long terme, en fait.

Exactement. Mais tu te dis « ben non, c’est un rêve ». Alors que si tu es accompagné, l’autre te montre que si, c’est possible. Et te motive, te donne l’énergie dont tu as besoin…

Et puis surtout, si tu es bien entouré, en même temps, ça t’ouvre un environnement, un champ… Ça t’ouvre le champ des possible, quoi.

En même temps, si ta thématique, avec l’argent, ça doit être le premier, ou le deuxième tabou. Ça a été dur, ça, de pouvoir t’afficher ?

Par rapport à la sexualité ?

Oui.

C’était pas dur, parce que ça a toujours été quelque chose de naturel, mon côté libre. Par contre, oui, j’ai eu des moments « mince, le regard des autres ». Et puis, les paroles d’autorité, de légitimité.

Après, j’étais très bien entourée, très bien formée… Mais clairement, les personnes qui m’ont accompagnée dans mon chemin m’ont aidée aussi à me sentir légitime.

Et juste d’accepter d’être dans ma puissance.

Parce que oui, je l’avais en moi. Après, d’être visible, c’est autre chose.

C’est ça. Mais par rapport à la légitimité. Mais par rapport au fait de parler de sexualité, de manière très ouverte et très spontanée comme tu le fais, ça c’était ok pour toi. Parce que c’est quelque chose que tu avais en toi, naturellement.

Oui. Plutôt, oui. Par contre, être accompagnée, ça m’a aidée dans l’autorisation. Je pense que c’est ça.

C’est-à-dire que c’était pas dur pour moi d’y aller. Par contre, il y a des sujets que je ne m’autorisais pas à aborder, par exemple.

Le fait d’être accompagnée et de voir, effet miroir, chez mon coach « ben non, il n’y a pas de problème, Jessica, je ne comprends pas ! » Ben, tu te dis « en fait, oui ».

C’est comme si tu avais une autorisation, une validation que tu n’avais jamais eues. De tes parents, par exemple, par rapport à la sexualité. Enfin voilà, ce sont des choses, effectivement, comme tu dis « tabou ».

Quand l’autre personne te fait effet miroir, et que c’est comme si elle t’autorisait à t’exprimer librement, des fois tu as juste besoin d’une validation et d’une autorisation. C’est bête, mais c’est l’autorisation et la validation que tu n’as jamais eues.

Qui te permet juste de déverrouiller quelque chose, ce qui fait qu’après tu…

Tu changes toi-même ton regard sur la chose en question.

Exactement, oui.

Et alors qu’est-ce qui te fait tellement vibrer, aujourd’hui, dans ce que tu fais ?

Je pense que… Mais c’est même pas « je pense », je suis sûre que c’est ma contribution au monde. Ça a énormément de sens pour moi de me dire que j’aide les personnes à s’épanouir pleinement dans leur vie amoureuse, dans leur sexualité, dans leur énergie…

Et d’avoir aussi une autre vision de la sexualité par le tantra, par exemple. Ou même de se connecter, vraiment, à leur être, et à être pleinement authentique et soi. Ce qui a été mon chemin à moi, par le tantra.

En fait, il y a vraiment une question de sens et de contribution. Tu sais que tu laisses quelque chose, en fait. Et ça, tu vois, c’est ce qui est vraiment important. C’est ce qui me donne l’énergie tous les jours, la motivation tous les jours.

Parce que bien sûr on a des up and down. Clairement tu as des up and down. Mais quand tu penses à ta contribution, aux mails que tu reçois, de remerciement, aux gens qui t’encouragent et te disent « Waw, c’est génial ce que tu fais ! », etc. Tu sais que tu es en train de contribuer !

Tu es en train de changer leur vie, de transformer leur vie, tu vois ? Donc clairement c’est ça la différence.

Et tu sais pourquoi tu te lèves le matin, en fait.

Oui. Tu sais pourquoi tu te lèves le matin. Tu sais pourquoi, parfois tu es un peu fatigué, mais tu sais qu’il y a du sens derrière. Et ça te donne l’énergie dont tu as besoin chaque jour.

Et tu vois, c’est marrant parce que tu poses cette question, mais… Je me suis posé la question il y a pas longtemps, et je me suis dit : « C’est dingue, en fait, à partir du moment où tu trouves le sens de ta vie, et ta place – pour moi c’est vraiment une histoire de place, une histoire de puissance, une histoire de contribution, une histoire de sens. Et je pense qu’à partir du moment où tu es à ta place, c’est comme si…

Je ne sais pas comment expliquer mais… Déjà, tu te sens puissant. Et c’est comme si les choses… Tu relativises beaucoup de choses, à côté.

Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ?

C’est comme si, en fait, quand tu es dans ta contribution au monde, c’est tellement important, ça prend tellement de place, tu es tellement à ta place et dans ta puissance que les autres choses… Tu relativises plein d’autres choses.

C’est moins important. C’est pas grave.

En tout cas, c’est comme ça que je le ressens.

Il y a des choses, des sujets plus ou moins intimes, par exemple, qui me tiennent à cœur, auxquels j’aurais vraiment… Tu sais, je me serais pris la tête dessus, etc.

Et comme je suis en train de faire quelque chose de beaucoup plus grand que moi, je ne suis plus centrée sur ma petite personne. C’est ça que je ressens, au quotidien, tu vois ?

C’est que c’est au-delà de moi.

Donc du coup, je me sens beaucoup moins égoïste. Je suis beaucoup plus tournée vers l’autre. Et il y a des petites choses, comme ça, qui pouvaient m’agacer, qui ne m’agacent plus du tout, en fait. Parce que c’est beaucoup plus grand que moi.

Tu donnes le meilleur de toi-même. Donc tu offres au monde ce qu’il y a de meilleur en toi. À partir de là…

Oui !

Ça te parle ?

À fond !

Ok.

Alors pour clôturer cet interview, je pose toujours la même question : quel serait ton conseil en or, à toi pour, justement, quelqu’un qui nous écoute et qui ne se sent pas tout à fait à sa place. Qui manque de sens dans sa vie.
Ton conseil en or pour, au moins… En fait il ne sait pas quoi faire, il ne sait pas par quoi commencer, ou il a trop peur… Quel est le premier…

Moi, mon conseil, c’est de ne pas rester seul, en fait.

D’être accompagné. De se faire accompagner. Parce que tout seul, tu as peut-être la lampe torche, mais… Mais le chemin il n’est pas facile. Il faut le dire, en fait. Le chemin, il n’est pas facile.

Donc mon conseil, c’est choisis une personne qui peut t’accompagner et qui te comprend. Vraiment.

Et connecte-toi à tes tripes, en fait. Écoute ton corps.

Je pense que quand tu es en train de parler de choses qui t’animent, tu sans dans ton corps que tu es excité, tu es joyeux, tu as de l’énergie, tu vois ?

Ça pétille de partout.

Oui ! C’est vivant !

Tu sens quand tu es mort. Dans la respiration, les douleurs au plexus…

Ou quand tu ne vis que là.

Quand tu es coupé du reste, quand tu es trop dans le mental.

Connecte-toi à ton corps. Vraiment.

Connecte-toi à ton corps, et fais-toi accompagner sur ton chemin.

J’en ai deux, des conseils, du coup, mais…

Mais c’est super !

Et ils sont en or !

Et ça fait encore plus d’or.

Exactement.

Retrouvez Jessica sur Youtube : Secret Therapy

Sur son site : www.eveildufeminin.com