Face aux défis de la vie, quand elle nous demande d’oser, certains sont prompts à endosser une armure, d’autres à vouloir lâcher prise en laissant à leur canapé le soin de régler leurs problèmes. Aucune de ces deux attitudes n’est à conseiller, alors voyons plus en détail de quoi il en retourne…
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Un préalable : changer sa vie c’est d’abord se transformer soi
Avant d’aller plus loin voir ce qui se joue avec le guerrier en armure et le lâcher prise pantouflard, revenons sur ce préalable indispensable :
Si l’on veut changer quelque chose dans sa vie, quel que soit le domaine concerné, il s’agit toujours d’opérer une transformation intérieure.
Le changement extérieur ne peut exister que s’il y a transformation intérieure.
Il est un cas qui illustre bien cela : celui des femmes battues. On sait comme il est difficile pour une femme victime de violences de quitter son conjoint. Malgré l’inconfort de sa situation, partir est un acte qui demande beaucoup de courage.
Et pourtant, nombreuses sont celles qui, après être arrivées à sortir d’une relation destructrice, retombent amoureuses d’un homme violent.
Ce schéma de « retour du même » est un grand classique. Il s’explique par le fait que si l’on ne change que les conditions extérieures, le changement est un leurre. On va simplement reproduire ailleurs le même scénario. Et se retrouver face aux mêmes situations, au même type de personnes, etc.
Pour opérer un réel changement, cela demande de se transformer de l’intérieur.
Face au changement, une première attitude possible : le guerrier en armure
Le guerrier, c’est celui qui lutte. Et lutter, cela revient à se battre contre soi-même. Or tout ce à quoi on résiste persiste…
Quand on lutte contre quelque chose d’extérieur, on lutte en réalité contre une part de soi qu’on n’aime pas.
Ce n’est que perte de temps et d’énergie.
Le guerrier, c’est celui qui veut tout contrôler. Pourquoi ? Parce qu’il y a des « endroits » où il ne veut pas aller. Comme le domaine des émotions…
Certaines émotions peuvent être désagréables, inconfortables. Mais elles sont surtout porteuses d’un message ! Donc si nous luttons pour ne pas ressentir ces émotions, nous passons à côté du message. Ce qui revient à passer à côté de ce qui pourrait réellement transformer notre vie.
Par ailleurs, celui qui veut tout contrôler ne peut aller que là où il connait. Il est donc fermé à l’inconnu, aux cadeaux de la vie. Fermé aux surprises que la vie peut mettre sur son chemin, fermé donc au changement.
Le guerrier n’est pas une attitude qui puisse amener de réels changements profonds et durables. C’est davantage une attitude de repli et de défense.
Face au changement, une deuxième attitude possible : le lâcher prise pantouflard
Une autre réaction, à l’extrême opposé est le lâcher prise à la façon « pantouflard ».
Souvent, j’observe ceci : un client m’expose une situation conflictuelle. Je lui demande ce qu’il va faire pour transformer cette situation. Sa réponse : « Je vais lâcher prise ».
Et ce que j’entends dans cette réponse, c’est : « Je me mets dans mon canapé et j’attends que ça passe. »
Réagir ainsi, c’est :
- Se placer en victime (des autres, des situations…)
- Renier sa responsabilité : tout ce qui nous arrive est de notre responsabilité.
- Ne pas mettre sa puissance au service de sa vie.
- Attendre, c’est tout…
Face au changement, la bonne attitude : reprendre le pouvoir sur notre vie
Attention ! Le pouvoir, ce n’est pas le contrôle ! C’est plutôt un jeu d’équilibriste, comme il est très bien présenté dans cette phrase de Marc Aurèle :
Seigneur, donne-moi la force d’accepter ce que je ne peux pas changer, le courage de changer ce que je peux changer, tt la sagesse de faire la différence entre les deux.
Il s’agit d’être comme le surfeur sur sa vague.
Le surfeur débutant, il tombe, il retombe et il tombe encore. Pourtant il y va avec confiance. Il sait que même s’il tombe, il ne va pas se noyer pour autant.
À force de tomber, à force d’essayer, il va améliorer sa technique et de plus en plus être capable de surfer sur la vague.
Le surfeur n’essaie pas de changer la vague. Il sait que la seule chose qu’il peut faire c’est s’améliorer lui, améliorer sa technique.
Tout est là : faire la différence entre ce que je peux changer et ce que je ne peux pas changer. Et pour distinguer l’un de l’autre c’est assez simple : ce que je peux changer c’est moi. Ce que je ne peux pas changer c’est tout le reste : les autres, les circonstances extérieures.
En conclusion : oser le réel changement
Pour un vrai changement, il est donc indispensable, comme je le disais en préalable, de se changer soi.
De ne pas mettre d’armure pour partir en guerre parce qu’on risque de passer à côté des messages que constituent nos émotions (ou toute autre « douleur » que nous envoie notre corps pour nous signaler que nous ne sommes pas à notre place).
Cela demande aussi de ne pas se réfugier dans son canapé en attendant que cela passe et que les solutions nous tombent du ciel.
Le juste équilibre du surfeur…