La météo n’y est pas, l’énergie n’y est pas… tous les voyants sont au rouge et annoncent une journée de galère. Qu’est-ce qu’on fait dans ces cas-là ?
Voir l’article en vidéo :
Souvenir de randonnée un jour qui s’annonce galère
Lors d’une randonnée que j’ai faite cet été, j’ai vécu un réveil un peu chaotique. La journée s’annonçait compliquée.
Compliquée, parce qu’une accumulation de facteurs annonçait tout ce que je n’aime pas. Il était prévu qu’il pleuve toute la journée et le refuge où je devais m’arrêter n’ouvrait qu’en fin d’après-midi (j’avais lu ça sur internet).
Je me voyais déjà arriver trempée par la pluie. Sans pouvoir me doucher ni me changer. Et devant attendre sous la pluie toujours et dans le froid l’ouverture du fameux refuge…
Bref, une perspective peu réjouissante.
Le remède d’urgence en cas de galère
J’ai heureusement avec moi un remède d’urgence : un jeu de cartes.
Je tire donc une carte dont le message est à peu près celui-ci : « Si tu te trouves devant un défi ou une situation un peu compliquée, c’est la façon dont tu vis les choses qui importe. Tu as le choix de la façon dont tu vis les choses. Donc choisis de les vivre en lâchant prise et en voyant les cadeaux. »
Je lis cette carte et en moi-même je rigole : si j’avais été mon propre coach je me serais dit à peu près la même chose. On dit qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Je pense que parfois, avoir un petit coup de pouce de l’extérieur est bien utile !
Cette carte me recentre donc sur ce que je crois profondément. Et me voilà sur le chemin de randonnée, prête à vivre ce qui se présentera et, surtout, à accueillir les cadeaux qui se présenteront.
Je décide aussi que, comme le but étant d’arriver le plus tard possible à mon refuge, je vais flâner au maximum sur le chemin qui va m’y mener.
Plus cadeau que galère
Me voilà donc en route, profitant plus que jamais des paysages, des fleurs, des villages que je traverse. Et déjà un premier cadeau : c’est jour de marché ! J’ai donc pu goûter une foule de plaisirs tout au long du chemin.
Autre cadeau : quand finalement il a plu comme annoncé, c’est arrivé juste au moment où je pénétrais dans une forêt. Je n’avais pas encore vu de forêt sur mon parcours (entamé il y a plusieurs jours) – je n’avais pas encore eu de pluie non plus – qu’elles se coordonnent est parfait : je n’ai pas été mouillée.
Troisième cadeau : arrivée au refuge, il était effectivement fermé mais j’étais sèche. Il y avait un rayon de soleil, et j’avais juste le temps d’écrire cet article avant l’ouverture.
La souffrance (donc la galère) est un choix
La première leçon que j’ai retiré de cette journée, c’est donc de penser, en permanence, à choisir la façon dont je vis les choses.
La deuxième leçon vient d’une phrase à laquelle la carte m’avait fait penser, issue du livre La solitude du coureur de fond : « La douleur est inévitable, souffrir est un choix. »
Il parle bien sûr de quand il fait un marathon : à ce moment, la douleur est inévitable. Il ne s’agit évidemment pas de vivre de la douleur en permanence.
Mais si l’on vit une douleur, qu’elle soit physique ou qu’elle vienne d’une situation désagréable, parce qu’on fait quelque chose qu’on n’a jamais fait, qu’on sort de notre zone de confort, qu’on a peur… Dans ces cas-là, la douleur est inévitable. Par contre, on peut choisir de ne pas en souffrir.
Le matin, donc, quand je me projetais dans une journée de galère, j’étais en train de gâcher le moment présent. En imaginant que peut-être dans une demi-heure il allait pleuvoir. En imaginant que peut-être, dans six heures mon refuge serait fermé. Et que peut-être je serais mouillée. Que j’aurais froid, que je ne saurais pas quoi faire, etc.
Beaucoup de nos douleurs viennent du fait qu’on projette des choses qui vont peut-être nous arriver. Et qui vont peut-être être désagréables. Alors que dans le moment tout va bien. Et que toutes ces choses qu’on projette et qu’on imagine ne vont pas se produire.
Et peut-être aussi qu’elles vont se produire mais qu’elles ne seront pas si désagréables que ça. Parce que finalement il a bien plu, mais j’étais protégée par la forêt. Et quand bien même ça n’aurait pas été le cas, la pluie, moi, ça me fait plus peur à l’avance que ça ne me dérange au moment même. La pluie, ça mouille, ce n’est pas si dramatique.