Il y a, dans le projet de Laure Thirion, un côté qui me parle beaucoup car il s’agit de mouvement. Et aussi le fait que c’est un projet qu’elle a construit en résonance avec elle-même. Avec qui elle est, ce qu’elle aime faire, avec tout ce qu’elle a à transmettre. Fruit de tout un parcours de vie. Alors il n’est pas fini son parcours. Mais jusqu’à présent, tout ce qu’elle peut apporter de meilleur, avec ce que la vie lui a appris.
Voir l’entretien en vidéo :
Un projet que tu as nommé Condansé. Qui s’écrit avec un « a » parce que ce projet s’articule autour de la danse.
C’est ça. C’est en effet une condensation d’activités autour de la danse. La danse qui a toujours été présente dans ma vie. Qui m’a apporté beaucoup d’équilibre, beaucoup de satisfaction, beaucoup d’épanouissement. Dans mon corps, et aussi dans mon état d’esprit. Dans ma façon d’appréhender la vie.
La danse, c’est un outil que j’ai envie d’utiliser pour aider en particulier les femmes – ce n’est pas du tout fermé aux hommes mais c’est quand même un univers plus féminin – à se recentrer sur elles, à ré-habiter leur corps, à se reconnecter à leur corps, à leur énergie. Et, par là-même, à se réaliser pleinement dans leur vie.
C’est pour moi un très bel outil de développement personnel, la danse.
Et qui te permet, comme tu dis, d’aider les personnes à se reconnecter. Mais tu crées aussi tout un monde autour de ça. Qui permet aussi de se rencontrer, ou de se retrouver en famille autour de la danse…
Oui, la danse c’est aussi du lien social. Et c’est un moment où on laisse au vestiaire tout ce qu’on a dans la tête. Sa vie, son quotidien. Tout ce qui peut nous encombrer, mentalement.
Et du coup on n’est que dans le corps. Dans l’émotion aussi, grâce à la musique. Et où on rencontre d’autres personnes qui sont peut-être dans les mêmes problématiques que vous, à un moment donné.
Du coup, ça crée du lien social. Ça permet aussi d’échanger, de communiquer avec l’autre de manière d’abord corporelle, physiologique.
Par exemple, les femmes qui viennent à mon cours du lundi matin, qui s’appelle « Les matinales Condansé » sont des femmes qui sont en transition professionnelle. Elles ont toutes cette même problématique de « Qu’est-ce que je vais faire demain ? Je suis à un entre-deux, à un tournant de ma vie. J’ai besoin de rencontrer d’autres personnes qui sont dans cet état d’esprit-là. Dans cette période de vie-là, dans ce moment de rupture-là. Pour échanger avec elles et partager autour de ça. »
Le fait de les réunir dans la danse avant, ça leur permet, déjà, de se détendre. C’est, je pense, la première chose à faire, quand on est dans un moment de rupture comme ça. Qui n’est pas toujours évident. Qui est assez délicat. Où on crispe plein, plein de choses dans la tête et du coup dans le corps aussi.
Le fait de les réunir dans un cours de danse pendant une heure, une heure et demie, où elles vont apprendre de nouvelles choses, elles vont se concentrer sur un objectif précis, un truc très cadré, elles vont lâcher toute cette angoisse, tout ce stress de « Qu’est-ce que je vais faire demain ? » Avec d’autres personnes.
Et du coup, elles vont lâcher prise, elles vont se détendre, et tout. Après, on se retrouve, on discute des projets de chacune pour créer du lien. Pour, parfois même, créer des alliances, des partenariats. Pour échanger sur des contacts, des conseils, sur des anecdotes… Et ça, c’est très enrichissant pour elles.
C’est un exemple de ce que peut apporter la danse. En tout cas dans ce que je fais, moi.
C’est ça. Alors je disais « fruit d’un parcours ». Parce qu’avant de créer et de développer cette activité, tu as été salariée. Assistante de direction. Donc rien à voir. Qu’est-ce qui a fait le déclic, alors, pour changer de vie ?
Ce qui a fait le déclic, c’est un burnout, voilà. En effet, j’ai été salariée pendant 15 ans. Comme je t’expliquais avant, j’avais deux vies : ma vie salariée, qui me prenait… tout mon temps. Et à côté, j’avais ma partie dansée. Donc toutes mes activités autour de la danse. Qui prenait aussi beaucoup de temps, mais pas autant que mon travail.
Ça, ça me maintenait dans un bon équilibre, dans une bonne énergie. Mais, malgré tout, passer huit heures par jour dans un travail qui ne vous épanouit pas, dans lequel tu t’ennuies, où tu n’es pas valorisée, où… Moi, j’ai connu aussi la discrimination. Où tu as l’impression d’être en prison. Dans ton corps et dans l’espace…
C’est quelque chose que je n’ai pas voulu voir parce que je me disais : « Bon, j’ai ma vie dansée à côté. J’ai plein d’activités, et tout. Donc je peux tenir. »
Là, je ne m’écoutais pas, en fait.
Quand tu parles de ce sentiment d’être en prison, etc., c’est avec le recul que tu le vois comme ça ? Tu ne le sentais pas à ce moment-là ?
Si, je le sentais. Mais je ne voulais pas le voir. Je le sentais. Tu vois, je faisais des pauses, je sortais dehors.
J’arrivais à travailler correctement. Je répondais à mes objectifs, j’étais plutôt un bon petit soldat. Mais je me rendais compte que j’avais aussi d’autres choses à apporter.
Chaque fois que j’ai essayé d’apporter une idée, ou d’émettre une opinion, on me faisait entendre qu’en fait, j’étais juste là pour exécuter des tâches et c’est tout. Je n’avais pas forcément droit à la parole.
Ça, c’était très frustrant pour moi. Parce que je suis très créative, j’avais envie d’apporter aussi… De me sentir utile, de mettre du sens dans mon travail. Et je sentais que ce n’était pas mon rôle.
Donc ça, je pense que ça m’a un peu tuée, à l’intérieur. Donc j’étais très créative à côté. Mais ce n’était pas suffisant.
À un moment, j’ai eu un conflit avec ma hiérarchie. Qui me répétait, tous les ans : « Toi, tu n’auras pas de bonus, contrairement aux autres. Parce que tu ne rentres pas dans le moule. »
Ce n’était pas dit comme ça, mais c’était ça, la réalité. Et à un moment, j’ai dit : « Mais ça, ça me tue. Ça me tue ! »
C’est vraiment comme ça que je l’ai verbalisé, à la fin. Et trois jours après, j’ai eu mon accident.
J’attendais mon train, pour aller travailler. J’étais au bord du quai. Quand il a été indiqué « Train à l’approche », je me suis écroulée. J’ai perdu conscience. En une fraction de seconde.
Comme j’étais au bord du quai – chose que je ne fais plus jamais, parce que je ne suis pas suicidaire – je suis tombée sur les voies.
Donc c’est les gens qui m’ont sauvé la vie. Et ça, ça a été le vrai déclencheur.
Je me suis dit : « Maintenant, il faut vraiment que tu t’écoutes. Il ne faut plus que tu ailles vers des gens qui ne te correspondent pas. Ou dans des domaines qui ne sont pas faits pour toi. Peut-être que ta place, elle est ailleurs. Donc regarde dans ta vie ce qui t’a toujours donné du bonheur, de la joie, du plaisir. Qu’est-ce que tu sais transmettre ? Qu’est-ce que tu aimes faire ? Et qu’est-ce que tu n’aimes pas ? En quoi tu peux créer quelque chose avec ça ? Qu’est-ce que tu peux apporter avec ça ? »
Donc voilà, c’est le burnout qui a été le déclencheur. Immédiat.
Tu veux dire que la violence de ce qui t’est arrivé à ce moment-là était un peu comme sans appel ? Qu’il n’y avait plus à attendre, plus à réfléchir, qu’il fallait y aller ?
Oui, c’est exactement ça. Je ne pouvais plus ne plus me regarder en face. Je ne pouvais plus nier cette vérité. C’était tellement flagrant !
C’est-à-dire que là, je m’en suis même voulu. Je me suis dit : « Mon Dieu, comment c’est possible que je n’aie pas vu ça ? Ou que je n’ai pas voulu le voir, plutôt. »
Parce que je le voyais, mais c’est toujours délicat de se dire « ok, il faut que je changer tout ». Mais quoi ? Comment je fais ? Est-ce que je dois juste changer de job ?
Je savais au fond de moi que ce n’était pas juste changer un job. C’était tout changer.
C’est-à-dire que retourner encore une fois dans un poste salarié, c’était encore risquer de m’ennuyer, de refaire mes preuves, retomber dans ce même schéma.
Et je sentais que ce n’était pas le bon truc.
Donc ça voulait dire m’engager dans une entreprise beaucoup plus grosse. Beaucoup plus risquée, aussi.
Entreprise, dans le sens « changement de vie ».
Démarche, oui.
Et là, ça a été tellement fort, de me dire : « J’ai failli perdre ma vie. » Ou rentrer chez moi cul de jatte. Pour moi, c’est pire que la mort. Que non, maintenant, j’arrête. Tant pis, je prends le risque.
Si ça ne marche pas, je ne vais pas mourir. Là, par contre, j’ai failli mourir.
Oui, réellement.
Voilà. Donc, fais-le.
En même temps, du coup, tu te poses la question « Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce que je sais faire ? Etc. Et la danse a toujours fait partie de ta vie. Mais de là à… Comment mettre ça en place, comment transformer ça en une activité professionnelle rentable ? Comment t’es venue l’idée de développer, autour de la danse, le côté rencontre, networking et tout ça ?
J’ai juste regardé en moi. J’ai regardé ce qui était déjà là. C’est-à-dire que je me suis posé des questions super simples : « Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce que je suis susceptible de savoir faire, avec ce que j’aime ? Et qu’est-ce que j’ai déjà fait dans le passé qui réunit tout ça ? »
Et voilà, c’est tout. J’avais juste à ouvrir le livre et à regarder.
J’ai toujours dansé. J’ai voyagé, j’ai partagé la danse avec des enfants, notamment en Afrique du Sud, au Brésil, en Inde. Et j’ai vu qu’il y avait un impact sur eux.
Je l’ai fait comme ça, tout à fait naturellement et à mes frais, tu vois ? C’était juste une expérience que j’avais envie de faire. Donc j’ai tenté le truc, je ne me suis pas posé de questions.
Tout ça, après, j’ai revu tout ce que j’avais fait. J’avais créé une association sur la danse, quelques années avant, avec de super grands danseurs de tango argentin. J’avais une expérience là-dedans. D’organiser des événements. De créer des festivals, des séminaires, des cours, des stages…
Donc je me suis dit : « C’est déjà là. Pourquoi tu veux aller chercher plus loin ? »
Autre chose que tu me disais aussi, qui est assez fou dans ton parcours, c’est que tu étais plutôt timide, voire extrêmement timide.
Oui.
Et que, pour la danse, là tu étais capable d’aller vers les gens, d’aller rencontrer les gens, d’aller les chercher… De dépasser tes limites.
Oui, c’est ça, en fait. La danse, elle a répondu à ce besoin de cette enfant maladivement timide, de dépasser ça. De dépasser cette peur d’aller vers l’autre. De vivre.
Je pense que j’avais une peur de vivre, d’exister. Donc je n’osais pas le faire, j’étais tout en transparence. Comme une image qui s’effaçait. Je n’avais pas mes vraies couleurs, si tu veux.
Et la danse, elle m’a construite là-dessus. Elle m’a vraiment permis d’aller vers moi-même, en allant vers les autres, en organisant des choses, en me dépassant moi-même, sur certains projets que j’ai pu faire dans ma vie.
Je pense que le vrai « pourquoi », il est là.
Pourquoi je fais ça ? Parce que moi, ça m’a permis de sortir de cet état d’extrême timidité. Dans lequel je n’existais pas.
Alors je suis encore quelqu’un de très introverti. Et de timide. Mais quand même, ça va mieux. Et surtout, je l’ai accepté.
Parce que ne pense pas qu’on peut changer une vraie nature profonde, tu vois ? Ça, j’y crois pas trop. Mais par contre, on peut vivre avec. Et essayer de faire de son mieux. C’est-à-dire de s’améliorer par rapport à ça. Et d’y aller petit pas après petit pas. Comme dans une chorégraphie. Un pas après l’autre.
Et si c’est ta personnalité, c’est ok ! Tant que ça ne te met pas des barrières qui t’empêchent d’avancer, en fait.
C’est ça.
C’est ça, et j’y ai même vu des qualités, après ! Je me suis rendu compte que l’introversion extrême, ça m’a permis de développer une écoute empathique que peut-être d’autres personnes n’ont pas.
Et là, je me suis dit : « Mais en fait, c’est peut-être pas si nul que ça, d’être super timide. Ou d’être super introvertie. »
Il y a toujours les deux revers de la médaille.
C’est ça.
En même temps, du coup, une question qui me vient, puisqu’il y a toujours eu la danse. Et que tu avais déjà donné des cours. Tu as voyagé autour de la danse, pour te former. Tu as créé des événements, etc. Pourquoi est-ce qu’il y a eu cette case « salariat » ?
Oh ben parce que je pense que j’étais conditionnée, tu sais… Par la famille, l’école, la société…
Et puis je ne me sentais pas du tout à la hauteur. J’étais encore dans la période « je ne suis capable de rien, je suis très timide, j’y arriverai jamais… »
Donc il y a tout ça. Il y a le conditionnement de notre culture, de notre modèle social. Où on te dit : « Tu dois faire des études. » Et puis la voie c’est le salariat. Pour avoir un CDI. Pour avoir une sécurité, pour avoir ci, pour avoir ça.
Donc j’ai suivi ça, comme un bon petit soldat. Et je me suis rendu compte que je n’étais pas très heureuse là-dedans. Mais tu vois, ça a pris du temps.
Et puis je n’avais pas non plus autour de moi des exemples de gens qui s’étaient lancés, comme ça, par passion. Ou par leadership, ou… Je ne sais pas. Je n’avais pas ça autour de moi.
Donc j’ai suivi cette voie-là sans réfléchir, un peu comme un robot. De manière très automatisée, comme une petite machine. Et j’ai fait l’expérience.
Jusqu’à ce que la machine tombe en panne.
C’est ça.
Et du coup, une fois cette décision prise, puisque tu dis que trouver ce que tu voulais faire c’était facile vu que tout était déjà là, il suffisait de lire le livre. La mise en place s’est faite aussi. Ça a été aussi facile que ça ?
Le projet, il est né assez facilement. L’idée même, le cœur du projet, il est né à l’hôpital.
Tout de suite après ma chute, quand je me suis fait soigner et qu’on m’a mis le bras dans le plâtre, parce que je m’étais cassé le poignet. Là, je me suis dit : « Mais je ne vais pas pouvoir re-danser là, tout de suite ! »
J’ai même dit à l’infirmière : « Enlevez-moi ça, lundi je danse !
C’est là qu’on voit ses priorités.
C’est ça ! Et l’infirmière, elle m’a regardée avec des yeux comme ça. Elle s’est dit : « Celle-là, elle est complètement folle ! »
El là, j’ai compris. J’ai compris que la danse, c’est tellement indispensable pour moi que je ne peux pas imaginer un projet de vie sans ça.
Donc ça, ça a été facile. De trouver le domaine, l’outil qui allait me servir à créer mon entreprise. À créer mon projet.
Après, la mise en place, ça m’a demandé beaucoup d’introspection. J’ai beaucoup réfléchi, je me suis formée, pour matérialiser ça. C’est-à-dire pour créer un site web, pour créer du contenu, réfléchir à la cible, au format de mes cours, ce genre de choses.
Donc ça, ça a pris du temps. Mais le cœur du projet, il est venu vite.
Ça a pris du temps, et j’ai envie de dire que les choses doivent toujours maturer, et que ça ne se fait pas en un jour. Mais est-ce que ça a été facile ? Est-ce qu’il y a eu des épreuves ? Qu’est-ce qui a été le plus difficile, pour toi, dans cette démarche ?
Oui, oui, il y a des épreuves.
La première difficulté – mais celle-là elle est petite, en fait, par rapport au reste – c’est la partie technique. Moi, elle m’a vraiment pris la tête.
Je m’étais formée pour créer le site, et tout. Mais se retrouver toute seule, après, avec ta machine, pour créer ton site, et tout ça… C’est juste de la pratique. Mais ça m’a pris la tête.
Après, par contre, là il y a des vrais… Il y a des vrais paliers à dépasser. Qui, là, venaient réveiller cette petite fille timide. Qui étaient la mise en avant : se mettre en avant, se rendre visible, se montrer.
Même si j’avais fait beaucoup d’efforts, et j’avais mis en place beaucoup d’actions pour mettre en place mon association, mes événements et tout ça… Là, j’étais toute seule pour créer mon entreprise. Il fallait que je montre mon visage, que je montre mon image. Et que je dise « Voilà ce que je fais ».
Ça, ça n’a pas été simple. Mais je n’avais pas le choix. Encore une fois, je me suis dit : « Je ne peux pas me cacher. Il faut que je le fasse. »
Donc ça, ça a été un premier pilier à dépasser qui n’a pas été facile pour moi. Ça l’est pour d’autres, et ils ont aussi d’autres difficultés, et voilà…
Je dirais que la visibilité, et le syndrome de l’imposteur, qu’on a tous, c’est les premiers blocages qu’il faut dépasser.
Et que tu as dépassés grâce à quoi ?
Grâce à la passion que j’avais dans le projet. Je croyais tellement au projet, ça me passionnait tellement, que de toute façon je me suis dit « Je suis obligée de le faire. »
Autant y prendre du plaisir. Je le fais à ma manière, tu vois. Je prends le temps de le faire, etc. Si j’ai besoin d’un mois pour créer une vidéo, je prends un mois. Par exemple, c’est plus simple pour moi d’écrire que de parler en vidéo. Donc je sais aussi quels sont les médias que je préfère utiliser pour communiquer. Mais si je dois faire une vidéo, je la fais quand même.
La preuve…
La preuve.
Je ne t’ai pas mis le couteau sous la gorge, non plus…
Non, non, pas du tout.
Ça aussi, c’est se connaître soi : savoir ce qui nous est le plus facile, qu’est-ce qui nous est compliqué. Pourquoi c’est compliqué. Et en quoi c’est important de les dépasser.
Il y a plusieurs fois, dans ce que tu dis, les mots « J’étais obligée. », qui revient. « J’étais obligée. Je n’ai pas le choix. » Liés à ça, en fait : d’une part, la violence de ce que tu t’es infligée avant et qui s’est matérialisé dans cet accident ; et la puissance du « pourquoi », du coup, tu te lançais dans cette nouvelle activité ?
Oui, c’est ça. Quand je dis « J’ai pas le choix. », on a toujours le choix. Mais quand tu es persuadé que tu es à un point de non-retour. Que tu vois que tu es à un point A et tu veux aller à un point B – tu connais bien ça – tu es à un point de non-retour et que voilà… Tu n’as pas 36.000 chemins pour aller à un point B. Même si c’est compliqué. Même si tu es « obligé » de le faire, tu vois…
C’est toi qui prends ta décision. C’est notre libre arbitre. Mais à un moment, si tu veux vraiment aller au point B, il y a des choses par lesquelles tu dois passer. Il y a des étapes que tu dois passer. Et il faut arrêter de se poser trop de questions.
Ou de se projeter tout le temps. On a cette tendance à projeter des choses qui ne sont pas forcément réelles. C’est notre propre réalité, mais… Se dire : « Voilà, si je fais une vidéo et qu’elle est ratée, qu’est-ce qu’on va penser ? »
Stop ! Au bout d’un moment, on arrête. On voit ce qu’on veut faire. Ce ne sera pas parfait, mais tant pis, on le fait. C’est en ça que je dis « Je suis obligée de le faire. »
Mais c’est un choix. Je ne me mets pas moi-même un couteau sous la gorge. C’est-à-dire que derrière, il y a un vrai plaisir à faire les choses.
Une vraie bonne raison, un vrai « pourquoi ».
Voilà, c’est ça.
Et justement, du coup, pour clôturer cet interview, la question que j’ai envie de te poser c’est : si tu te trouves face à quelqu’un qui sent bien qu’il n’est pas à sa place, qu’il manque de sens et de joie dans sa vie, mais qui soit a trop peur pour prendre une décision, soit ne sait pas quoi faire… Qu’est-ce que tu pourrais donner comme conseil pour, au moins, démarrer quelque chose ?
Je lui dirais… d’ouvrir ce livre intérieur. Juste de prendre un moment, seul. C’est comme un moment d’introspection. Et de regarder en lui.
Et je lui demanderais : qu’est-ce qui te fait plaisir, dans la vie, qu’est-ce qui te fait du bien, qu’est-ce que tu aimes faire, qu’est-ce qui te rend joyeux ? Elle est où, la joie, en fait ?
Souvent, pour moi, c’est un bon indicateur.
À partir de là, lui dire : pourquoi tu ne tenterais pas quelque chose dans ce qui te fait du bien ? Même si ce n’est pas forcément ouvrir une entreprise. Non, juste consacrer plus de temps à ça. Et voir comment tu peux t’épanouir avec ça.
Je dirais aussi que la vie est courte. Qu’elle peut s’arrêter du jour au lendemain, comme ça.
Donc je lui dirais de réfléchir à ça, et de regarder en lui.
Et voir pourquoi attendre.
Oui.
S’il y a une bonne raison.
Oui.
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